Nimzowitsch naît à Riga en 1886 et vit une jeunesse protégée. Initié par son père à l’âge de huit ans, il admire l’immortelle. A son arrivée à Nuremberg, Tarrasch le vexe en critiquant dogmatiquement ses coups et devient son ennemi juré !
Nimzovitch est un joueur excentrique et irritable. Vidmar ayant posé une cigarette non allumée sur la table de jeu, Nimzovitch s’écrit : « Une menace est plus forte que l’exécution. » En 1913, l’hypermoderne Nimzovitch gagne (avec Alekhine) le championnat de Russie.
Son apport échiquéen est énorme : surprotection, bloqueur, souplesse de bloqueur, blocus, prophylaxie, restriction du jeu adverse avant l’attaque, étude des chaînes de pions, prédominance du positionnel sur le tactique, existence de combinaisons même dans les mauvaises positions, spécificité des combinaisons et de nombreuses analyses !
Nimzovitch est à l’origine du fameux « Zugzwang », l’un des objectifs fondamentaux de la finale mais également du milieu de jeu. On lui doit également le louvoiement qui vise à affaiblir la position adverse par deux manœuvres alternatives.
Il s’installe au Danemark en 1922. Entre 1925 et 1931, il gagne plusieurs tournois mais sa santé fragile l’écarte du championnat du monde. Son ouvrage Mon système est une des œuvres majeures du jeu d’échecs. Il décède en 1935.
On peut dire que le Hongrois Breyer, né à Budapest en 1893, est le créateur de l’école hypermoderne. Il conçoit le « confinement des pièces », « l’acceptation des positions malsaines », « le camouflage » du plan et affirme : « Le coup 1.e4 est le début de la désagrégation du camps blanc car ce pion occupe le centre, mais ne contrôle pas la case centrale où il se trouve. » En 1921, il établit un record mondial des parties jouées à l’aveugle à Kassa en Hongrie en affrontant 25 joueurs (+15, =7, -3). Promis à un bel avenir, il décède tragiquement à 28 ans.
Richard Réti naît à Pezinok (Slovaquie) en 1889. Etudiant en mathématiques et physique à l’Université de Vienne, il devient professionnel d’échecs. Son ascension est rapide. Il rédige de nombreuses chroniques journalistiques. Sortant des dogmes, Réti déclare que la prise du centre par des pions offre à l’adversaire de objectifs d’attaque. Son idée révolutionnaire : contrôler le centre par le flanc sans l’occuper de préférence avec un fou en fianchetto.
Réti mis ses deux fous en fianchetto dans quarante-deux parties officielles successives ! Sans nier les bienfaits de la mobilisation quantitative, Réti introduit la « mobilisation qualitative ». Il voit le jeu comme une lutte de cerveaux et commet parfois volontairement une imprécision pour déstabiliser l’adversaire.
En 1924, Réti interrompt l’invincibilité de Capablanca à New York. Source d’inspiration de tous, Réti laisse deux ouvrages essentiels : Les idées modernes aux échecs et Les grands maîtres de l’échiquier ainsi que de forts belles études. Il décède en 1929.
Créez votre propre site internet avec Webador